La nouvelle création de la Compagnie 1001 arrive à Besançon. La marionnettiste Sayeh Sirvani, accompagnée d’une équipe artistique transdisciplinaire, présentera La Perle en décembre aux 2 Scènes, une œuvre puisant ses origines dans la poésie et la philosophie persanes.
Sayeh Sirvani s’inspire notamment du poète mystique du XIIIᵉ siècle, Djalâl Al-Dîn Rûmî, pour évoquer la résilience. « La blessure est l’endroit par lequel la lumière entre en vous », peut-on lire dans l’un de ses textes. Pour l’artiste iranienne, ce vers évoque la naissance de la perle dans l’huître : une transformation lente, patiente, où l’intrusion devient une merveille résistante. Selon Rûmî, « la souffrance et les plus grandes difficultés permettent de renouer avec les forces et les valeurs enfouies au plus profond de nous ».
La marionnettiste puise également dans les travaux du psychiatre suisse Viktor Frankl, survivant de trois ans de camp de concentration, dont les recherches explorent la quête de sens face à l’adversité.
Marionnettes et musique se côtoient dans sept tableaux représentant les cycles de la douleur. On y entend des chants, et les interprètes jouent une musique inspirée de la tradition persane. Des poèmes perses ont été traduits en français et en arabe, tandis que Mira et Colline ont appris à jouer d’instruments iraniens.
On découvre des marionnettes à fil inspirées des marionnettes traditionnelles iraniennes Kheimeh Shab-Bazi. Quant aux « costumes marionnettes » conçus par Sayeh Sirvani, elle les décrit comme des formes simples capables de se transformer et de modifier le corps de l’acteur. « L’idée n’est pas d’obtenir un déguisement », explique-t-elle. « L’important, c’est comment on peut aller d’un point A à un point B. » Une véritable histoire de métamorphose.
La Perle, Besançon, Les 2 Scènes (Espace), du 9 au 11 décembre
les2scenes.fr
