Une programmation guidée par la découverte :
Depuis plusieurs années, le programmateur de La Rodia sillonne clubs et showcases pour dénicher des formations émergentes locales, régionales ou internationales. Le résultat : une affiche bigarrée qui refuse les têtes d’affiche faciles et préfère la surprise. Vendredi, Malik Djoudi, Eloi ou La Chica partageront la scène avec le sextet post-punk Knives et les Irlandais Really Good Time, tandis que le samedi alignera la pop acide de Miki, les riffs shoegaze de Bryan’s Magic Tears, l’électro-jazz
apocalyptique de Matsutaké ou encore l’Argentine Sara Hebe.
La parité progresse : 44 % des groupes programmés sur les trois scènes principales sont féminins ou mixtes, et six des dix concerts de la grande salle seront menés par une artiste ou un groupe à lead féminin.
Cap sur l’Irlande :
Après un clin d’œil au Congo l’an passé, les projecteurs se tournent vers la nouvelle scène irlandaise. À l’invitation du Bisontin d’adoption Kevin Twomey, quatre formations venues de Dublin YARD, Lullahush, Really Good Time et Otuama tisseront un fil vert tout au long du week-end. Un partenariat avec Culture Ireland facilite leur venue ; un avant-goût sera présenté le 15 septembre au Centre Culturel Irlandais, à Paris. Pour honorer ce focus, le bar proposera cidre irlandais et Guinness, histoire de rappeler les racines celtes jusqu’au comptoir.
L’accessibilité en actes :
Vendredi soir, le concert de Malik Djoudi sera interprété en chansigne par l’association Deux Mains sur Scène, combiné à un dispositif de gilets vibrants emprunté à la saison de La Rodia. L’initiative, soutenue par la DRAC et l’association Sors les Mains de tes Poches, veut prouver qu’un live peut rassembler publics entendants et sourds sans compromis artistique.
Côté billetterie, la place jour reste à 28 € (20 € avec la Carte Avantages Jeunes), et un quota de billets Pass Culture est maintenu.
La Meute : danseuses infiltrées
Après Porte-Avions en 2024, le festival confie sa « carte blanche » au collectif bisontin La Meute. Dirigées par Christelle Pinet, les danseuses surgiront là où on ne les attend pas : entre deux files
d’attente, au détour d’un stand ou au cœur de la foule, troublant doucement le flux pour offrir un temps suspendu.
Laboratoire artistique permanent :
Détonation sert aussi de vitrine au travail mené toute l’année par La
Rodia :
• Musiciennes à Besançon : lauréate 2025, Emma Politi mêle chanson viscérale et électro-rap.
• Accompagnement régional : le quartet Matsutaké, choisi avec le Big Bang pôle jazz, présentera son jazz post-punk le samedi.
• Bezac City Rockers : après La Sirène à La Rochelle, la tournée de groupes bisontins fera halte à Petit Bain (Paris) en octobre ; à Détonation, The Big Idea symbolisera ce pont entre scènes.
• Jeunes constructeurs : guidés par l’association Pempelem, des bénéficiaires de la Mission Locale ont bâti leur propre soundsystem, installé au bar pro.
Débats, rencontres et engagements :
Nouveauté 2025 : le bar pro accueillera « Detalk », trois mini-conférences chaque soir co-organisées avec Joly Formations. Plus tôt, le Syndicat des Musiques Actuelles fêtera ses 20 ans au Bastion
avec une table ronde sur l’industrialisation des musiques actuelles.
Sur le volet écologique, l’équipe suit ses émissions grâce à l’outil SEEDS et met en avant les circuits courts : la bière « Détonnante » sera brassée avec du miel d’Amagney, fourni par l’apiculteur Frédéric Lacroix.
Rendez-vous les 26 et 27 septembre :
Entre l’énergie brute du Bezac Soundsystem, la poésie dansée de La Meute et cette pluie de découvertes musicales, Détonation 2025 confirme sa vocation de terrain d’expérimentation collective. Deux soirs, quatre scènes, un même mot d’ordre : laisser la curiosité guider les pas
jusqu’aux rives du Doubs, et repartir convaincu que l’aventure sonore se construit ici, à hauteur d’oreille et de cœur.
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