Victor Hugo debout, nu et libre : Rodin entre enfin à Besançon.

Ce mercredi 9 juillet 2025, Besançon a inauguré une œuvre aussi rare que puissante : la statue de Victor Hugo nu debout, signée Auguste Rodin. Installée à l’angle de l’avenue du 8 Mai 1945 et de la rue Chantrans, cette sculpture en bronze trône désormais au cœur du quartier Saint-Jacques, à quelques pas de la future grande bibliothèque.
Victor Hugo debout, nu et libre : Rodin entre enfin à Besançon
Crédit photo : Alexane Alfaro

Présidée par Anne Vignot, maire de Besançon, et Aline Chassagne, adjointe à la Culture, cette inauguration marque l’aboutissement d’une promesse faite au mécène suisse Léonard Gianadda, disparu en décembre 2023. Un hommage à la fois artistique, humaniste et profondément politique.

Un don posthume et un symbole réparé :

Collectionneur passionné, Léonard Gianadda avait exprimé sa déception lors du bicentenaire de la naissance de Victor Hugo : aucune sculpture de Rodin n’avait alors été installée à Besançon, ville natale du célèbre écrivain. En guise de reconnaissance envers la France et sa politique culturelle, il décide de faire don à la ville d’une œuvre exceptionnelle.

L’histoire de cette statue commence en 2019, lorsque l’on redécouvre à Meudon un moule original de Rodin. En juillet 2021, alertés par l’urgence de la demande du donateur, Anne Vignot et Aline Chassagne rencontrent Gianadda et lancent un projet inédit, avec l’accord du musée Rodin : la fonte de trois exemplaires numérotés de cette œuvre oubliée.

Une œuvre puissante dans un lieu chargé de sens :

Après plusieurs hésitations sur le lieu d’installation, c’est finalement le cœur historique de Saint-Jacques qui s’impose. « Un lieu symbolique pour une œuvre puissante », commente la maire de Besançon, soulignant la proximité avec la future bibliothèque municipale. Le deuxième exemplaire de la série, exposé temporairement au musée des Beaux-Arts en 2022, a désormais trouvé sa place dans l’espace public.

Pour Anne Vignot, l’inauguration de cette sculpture « répare une injustice artistique ». Besançon accueille enfin un Rodin, et pas n’importe lequel : un Hugo sculpté nu, debout, regard frontal, dans toute sa force intemporelle.

Un Victor Hugo nu… mais universel :

Pourquoi nu ? À cette question, Rodin répondait lui-même à Camille Claudel :

« On ne revêt pas un dieu d’une redingote. »

Ce choix artistique, jugé audacieux voire dérangeant par certains, est revendiqué avec force par la municipalité. « C’est l’image brute, puissante du penseur engagé, de l’écrivain libre, de l’homme des droits de l’Homme », déclare Anne Vignot. Une vision de Victor Hugo qui, selon elle, continue d’éclairer nos combats contemporains.

À travers cette installation, Besançon affirme son attachement à la création artistique, à la mémoire de ses grandes figures, et à l’idée que l’art, dans l’espace public, peut toujours interpeller, émouvoir, et faire réfléchir.

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