Besançon, capitale mondiale de la francophonie éducative pendant une semaine.

Du 10 au 17 juillet 2025, Besançon accueille le XVIe Congrès mondial de la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF). Un événement d’envergure, qui réunit 1.200 enseignants de français venus de 102 pays, autour d’un thème ambitieux et porteur d’espoir : « Les utopies francophones en tous genres ».
Crédit photo : Alexane Alfaro

C’est la première fois depuis l’édition parisienne de 2000 que ce congrès se tient de nouveau en France, après une édition 2021 organisée à distance pour cause de pandémie. Pour Viviane Youx, présidente de l’Association française des enseignants de français (AFEF), ce retour en présentiel est le fruit de quatre années de préparation, initiées en 2021 avec le Centre de linguistique appliquée (CLA) de Besançon. « L’utopie de départ s’est réalisée », résume-t-elle.

Une ville au cœur de la francophonie :

Si Besançon a été choisie pour accueillir ce congrès, c’est à la fois pour sa taille humaine, sa capacité logistique et son héritage intellectuel. Berceau de figures comme Charles Fourier, Pierre-Joseph Proudhon, Jenny d’Héricourt ou encore Gustave Courbet, la ville incarne une tradition de pensée critique, d’égalité et de progrès.

Le thème des utopies francophones reflète cette richesse culturelle. Il traverse les quatre grands axes du programme scientifique : diversité linguistique, pratiques d’écriture, enseignement de la littérature et usage du français comme langue de travail.

Une organisation collective et engagée :

Ce rendez-vous mondial repose sur une mobilisation exceptionnelle. En plus des congressistes, près de 120 bénévoles sont à pied d’œuvre, aux côtés de Doubs Tourisme et de nombreux partenaires locaux. L’effort est à la hauteur de l’événement : 1.200 chambres réservées, plus de 2.000 nuitées, 3.000 repas servis et 60 prestataires mobilisés.

Pour les participants, un pass culture-tourisme donne accès gratuitement aux musées de Besançon et aux transports en commun, avec en prime des spectacles, visites guidées et un gala au Palais Granvelle.

Un enjeu de rayonnement et d’espoir :

Anne Vignot, maire de Besançon, voit dans ce congrès une opportunité de rayonnement international pour la ville : « Quand on nous a dit que Besançon allait être le centre du monde francophone… nous en sommes fiers. »

Mais au-delà de l’image, ce congrès soulève aussi des enjeux éducatifs cruciaux. Cynthia Eid, présidente de la FIPF, rappelle que « 30 % des professeurs de français dans le monde quittent la profession ». Si l’événement célèbre une communauté dynamique et passionnée, il attire aussi l’attention sur les fragilités du métier. Et tous les enseignants qui souhaitaient participer n’ont pas pu venir : plusieurs se sont vus refuser un visa.

Des temps forts entre culture et réflexion :

a cérémonie d’ouverture, le 10 juillet au Théâtre Ledoux, a marqué le coup d’envoi avec une conférence du professeur Jean-Louis Chiss sur les utopies linguistiques et culturelles. La clôture, prévue le 17 juillet, accueillera le chanteur Aldebert et une conférence du pédagogue Philippe Meirieu : « Utopies éducatives : pour le meilleur et pour le pire ? »

Durant cette semaine, Besançon devient une scène mondiale où se croisent dizaines de langues, idées, expériences pédagogiques et visions d’avenir. Comme le dit Carlos Tabernero, directeur du CLA : « Ce congrès, c’est une aventure collective. Un lien fort entre la ville et la communauté internationale des professeurs de français. »

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